19 Février 2015
Le Svalbard, c'était un rêve.
Il a été rendu possible avec mes études. Je suis partie avec mon tuteur du Laboratoire de Glaciologie et de Géophysique de l'Environnement (LGGE) de Grenoble, pour 3 semaines en juin 2014, en mission scientifique pour le CNRS.
Je suis partie y prélever des échantillons de neige pour une étude sur la redistribution du black carbon (les suies atmosphériques) dans la neige pendant le dégel. Le black carbon est -- noir ! et donc il agit sur l'albédo de la neige, le bilan thermique des régions polaires, et le climat d'un aspect plus général.
Ny-Ålesund est une des 3 bases scientifiques internationales de l'arctique (avec Barrow et Alert) qui se situe à 79° de latitude nord. Elle est gérée par la compagnie norvégienne Kingsbay, qui organise la vie dans la base, des repas aux divers aménagements et entretiens des locaux. Au plus fort de la campagne estivale, la base peut accueillir 120 personnes (chercheurs, techniciens, cuistos, plombiers...) alors qu'une trentaire seulement restent pour l'hivernage et y assurer des relevés quotidiens.
Depuis Oslo, il y avait environ 2000km pour rejoindre le Svalbard. On est partis pendant le coucher de soleil, plus on avançait, plus il faisait jour. On n'avait aucun repère au sol à cause de la couverture nuageuse. On a perdu notion de l'espace-temps. Jusqu'à ce que tout d'un coup, le Svalbard est apparu. Blanc. Pur. Magnifique.
On est arrivé à Ny-Ålesund dans un petit avion (15 places) depuis Longyearbyen. La navette n'est effectuée que 2 fois par semaines si les conditions météorologiques le permettent...
L'arrivée n'était pas idyllique car Ny-Ålesund était couverte de nuages...
mais dans la "soirée" (l'été arctique, 24h de soleil non-stop), le soleil a commencé à pointer son nez, et là, c'était magique d'apercevoir toutes ces montagnes enneigées. Elles ne sont pas très hautes (généralement 700m) mais elles sont sculptées et encadrent le fjord majestueusement.
Les français (IPEV, Institut Paul Emile Victor) travaillent en collaboration avec les allemands (AWI, Alfred Wegener Institut).
ma rue, avec ma maison : la Blue House (j'étais la seule français, croyez moi, ils ont senti quand je suis arrivée, il suffisait d'ouvrir le frigo et une odeur de fromage et de saucisson embaumait leurs narines...)
L'arctique a l'avantage d'être peuplé de plein de bestioles. L'un deux, la stern polaire est l'animal polaire avec le cri le plus horrible, strident, et qui attaque la tête des gens si tu les approches de trop près... D'autant plus que c'était la période de nidification, et qu'elles avaient la facheuse tendance à faire leur nid au milieu des chemins du village. Il fallait donc faire un détour de plusieurs mètres si tu ne voulais pas tu faire attaquer la tête. On a tout essayer pourtant...
Sinon il y a les chiens de traineaux. Eux ils sont vraiment gentils, dociles, et ne demandent qu'à être caresser.
le maximum de coucher de soleil, vers 3h du matin (oui les apéros duraient tard, et après un tour du village était nécessaire, avec arrêt sur le ponton pour contempler le fjord)
le pub du village, gérée par la communauté qui alterne à tour de rôle. C'est sûrement le pub qui a la plus belle vue au monde...